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Photo du rédacteurBernadette Petitpas

Joueur étoile ou étoile filante?

Qu’il s’agisse d’individus ou d’entreprises, on parle souvent de ces nouvelles pousses, de ces licornes, de ces hauts potentiels, de ces joueurs étoiles qui ne représentent que 10 % des candidats. On les décrit en termes élogieux, on les met en valeur, on leur donne de la visibilité, ce qui leur permet par voie de conséquence de se voir offrir des conditions plus favorables... et de réussir davantage.

Mais concentrons-nous sur les personnes. Que se passe-t-il lorsque les circonstances changent? Lorsque le joueur se retrouve dans une nouvelle équipe? Quand soudain il ne semble plus trouver ses marques. La chimie se fait plus ou moins bien avec les coéquipiers et les résultats attendus ne sont pas au rendez-vous. À moins que ce ne soit un changement de supérieur qui déclenche ce passage soudain de héros à zéro. Et c'est vrai à tous les niveaux de l'organisation. Une transaction, un projet d’envergure, des modifications dans l’environnement et le réputé président n’arrive plus à assurer le même niveau de succès.

Parfois, les circonstances changent, et l’individu ou l’entreprise peine à s’y adapter, peut-être même à s’y ajuster. Les anciennes réponses apprises ne correspondent pas aux nouvelles questions soulevées. À d'autres moments, c'est même un échec programmé, parce que le nouveau patron ne veut pas travailler avec vous, pour des raisons qui n’ont pas nécessairement à voir avec vos compétences ou avec la personne que vous êtes. À moins que ce ne soit ce client clé, ce partenaire principal, dont les préoccupations ou les intérêts ont changé, et qui, sans avoir grand-chose à reprocher à votre organisation, voudra faire en sorte que cesse le partenariat, parce qu’un ou plusieurs joueurs clés dans son organisation auront un agenda personnel qui le requiert...

Alors qu’est-ce qu’un joueur étoile? C’est un individu ou une organisation qui saura s’adapter et se réinventer, là où ailleurs, dans le même écosystème ou dans un autre, et y apporter une contribution positive dans un ensemble de circonstances. Est-ce que ce sera en ligne droite? Pas nécessairement. Y aura-t-il des passages à vide? Probablement. Mais le joueur étoile saura rebondir.

À l’échelle d’une organisation, il s’agira de rester pertinent, efficient et efficace, que ce soit en trouvant de nouvelles façons de répondre aux mêmes besoins ou en modifiant sa mission pour trouver d’autres besoins à satisfaire compte tenu des compétences, des ressources, des technologies et des processus accessibles et maîtrisés, ou de la capacité de les acquérir en temps voulu, puis de créer de la valeur.

À l’inverse, l’étoile filante connaîtra un succès fulgurant, et éphémère, sans être réellement capable de rebondir. Ce sera cet employé qui fera pendant quelques mois ou années la pluie et le beau temps. Dont on dira qu’il est un magicien. Ce sera aussi cet entrepreneur qui fera un certain temps la couverture de bien des publications. Et puis il y aura un ou plusieurs échecs, et la confiance du public, interne ou externe, s’érodera, et celui qui était un joueur étoile deviendra persona non grata dans son milieu. Il devra peut-être se faire oublier, plus ou moins longtemps, dans l’ombre ou même ailleurs, avant de pouvoir, éventuellement, renaître. Sauf que même s’il pouvait créer et connaître de nouveaux succès, ce ne serait pas vraiment au même niveau.

Alors que faire pour être un joueur étoile plutôt qu’une étoile filante? Et en quoi tout ceci peut-il être utile à la majorité, à tous ces « autres » qui pour n’être pas à l’avant-plan n’en sont pas moins importants? Mettons l’accent sur deux points clés.

L’évolution. Que ce soit dans la nature, au travail ou ailleurs, la seule constante, c’est le changement... vers plus de ceci ou vers moins d’autre chose. Alors dans votre industrie, chez vos clients, dans votre métier, que voyez-vous comme tendances? Qu’est-ce que ces nouveaux développements impliquent pour vous, personnellement ou pour votre organisation? Quelles compétences, quelles ressources, quelles technologies seront nécessaires, qu’elles soient existantes ou à inventer, quels comportements devront être adoptés? Puis... que ferez-vous, quand et comment?

La résilience. La résilience c’est la capacité de s’adapter et de rebondir face à l’adversité, que cette dernière touche à notre vie professionnelle ou personnelle, à notre santé ou même à ce qui rend difficile notre survie. Les recherches démontrent que plusieurs éléments sont liés à la résilience. Mentionnons le fait de faire preuve de ce que j’appellerai un optimisme modéré. Qu’est-ce à dire? Que ce n’est pas de la pensée positive, que l’on ne fait pas abstraction de la réalité, mais que l’on cherche à trouver des solutions et des possibilités à l’intérieur même des contraintes. Il y a aussi pour certains le faire de se faire des illusions positives à propos de leur capacité de contrôler les suites. La phrase suivante, de Mark Twain, décrit bien la pensée sous-jacente : « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait. » Finalement mentionnons notre entourage, à savoir jusqu’à quel point l’on se sent entouré, épaulé, et puis notre capacité à récupérer, notamment physiquement et intellectuellement, donc ce que l’on fait pour s’aider en ce sens.

Et si l'on se mettait au défi de démontrer que l’adaptation et la résilience, ça s’apprend...



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